Notes from the Investment Floor : Alimentation, carburant et ESG géopolitique
John Chatfeild-Roberts donne son avis sur la guerre en Ukraine et discute des implications en matière d'investissement pour la sécurité et le coût de la nourriture et du carburant.
Alimentation, carburant et ESG géopolitique
John Chatfeild-Roberts, co-responsable de la stratégie Independent Funds, donne son avis sur la guerre en Ukraine et discute des implications en matière d’investissement pour la sécurité et le coût de la nourriture et du carburant, ainsi que de la manière dont les investisseurs reconsidèrent leurs préférences géopolitiques ESG.
On dit souvent que lorsqu’une guerre commence, la première victime est la vérité. Aucun d’entre nous ne peut donc vraiment savoir ce qui se passe sur le terrain en Ukraine. Pourtant, les pourparlers de paix n’ayant plus lieu, il semble inévitable que les combats se poursuivent pendant un certain temps encore. En gros, les trois issues possibles sont, selon moi, une victoire pour la Russie, une défaite pour la Russie ou une impasse prolongée.
La première semble la moins probable, bien que cela dépende des objectifs réels de Poutine. Avant le début de la guerre, beaucoup de gens, y compris moi, pensaient que Poutine n’envahirait pas le pays. Cela semblait complètement irrationnel, mais c’est pourtant ce qu’il a fait. De toute évidence, nous avons affaire à un esprit qui pense d’une manière différente de la nôtre. Peut-être se contentera-t-il d’une partie de l’Ukraine orientale ? Mais étant donné la lenteur des progrès réalisés jusqu’à présent, due à une combinaison d’incompétence militaire russe, de bravoure ukrainienne et de soutien de l’OTAN, il semble tout à fait plausible qu’il y ait une impasse sanglante pendant de nombreuses années, comme ce fut le cas lors de la guerre Iran-Irak en 1980.
La perspective d’une défaite de la Russie semblait presque impensable dans les premiers jours de la guerre, mais on en parle maintenant assez sérieusement. Là encore, la nature de cette défaite est sujette à interprétation (retour au statu quo de 2021, ou de 2013 avant l’annexion de la Crimée ?), mais toute défaite de la Russie soulève des questions quant à son impact sur les dirigeants du Kremlin. Si quelque chose peut affaiblir la main de fer de Poutine sur le pouvoir et enhardir ses rivaux dans les coulisses, c’est peut-être cela.
En tant qu’investisseurs mondiaux multi-actifs, l’équipe de Jupiter Merlin réfléchit à l’impact de la guerre en termes de disponibilité alimentaire, de sécurité énergétique et de ce que l’on pourrait appeler « l’ESG géopolitique » ou l’investissement moral. Le retrait d’une grande partie de la production de l’Ukraine et de la Russie des marchés agricoles mondiaux cette année déclenchera une nouvelle inflation des prix alimentaires dans le monde développé et des famines dans certaines parties du monde en développement. Les conséquences sociales et politiques de cette situation seront considérables.
En ce qui concerne les hydrocarbures et la voie vers le « net zéro », notre civilisation ne pourrait tout simplement pas survivre si nous abandonnions le pétrole/gaz/charbon demain. La construction de l’infrastructure nécessaire pour soutenir une économie mondiale à faible intensité carbone prendra encore des décennies, même avec beaucoup d’argent et d’urgence. Pourtant, pendant de nombreuses années, le climat politique a étouffé les investissements dans les hydrocarbures dans de nombreuses régions du monde, avec des répercussions potentiellement catastrophiques, qui se manifestent aujourd’hui, sur l’offre marginale de l’énergie dont nous sommes encore totalement dépendants.
Au niveau macroéconomique, l’une des conséquences de cette guerre est que les investisseurs réévaluent les régions du monde dans lesquelles ils se sentent à l’aise pour investir. La Russie elle-même est hors limites dans un avenir prévisible, mais la question se pose également de savoir s’il faut continuer à investir en Chine, par exemple. La question n’est pas noire ou blanche, mais en nuances de gris. Éviter une exposition directe à la Chine est une chose, mais supprimer toute exposition économique à la Chine en est une autre. Pour donner un exemple, Apple est évidemment cotée aux États-Unis, mais elle fabrique et vend nombre de ses produits en Chine continentale, de nombreuses entreprises se trouvent dans une situation similaire.
Comme c’est souvent le cas en matière d’investissement, il s’agit d’une question de jugement. Une volonté de flexibilité est probablement précieuse. Mon expérience des marchés m’a appris qu’une situation donnée peut changer très rapidement, c’est pourquoi je souligne toujours que je me réserve le droit de changer d’avis à tout moment!
« The value of active minds » – la pensée indépendante :
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